Un local autogéré par des jeunes avec studio de musique intégré, un café communautaire pour les seniors, des manifestations multiculturelles en lien surtout avec la cuisine ou encore des balades à la découverte de la nature et de sa biodiversité: le quartier du nord-est de la ville, dont il accueille le quart de la population, multiplie les initiatives en faveur de la cohésion sociale. «Relié à la fois au centre-ville de Fribourg et à l’autoroute A12 grâce au pont de la Poya, depuis 2014, le Schoenberg reste mal connu à l’extérieur», estime l’association «Vivre au Schoenberg». En partenariat avec plusieurs autres acteurs locaux, elle s’efforce donc de dynamiser ce quartier aux multiples richesses. Lors de son assemblée générale, jeudi soir au Centre d’animation socioculturelle du Schoenberg, elle s’est par ailleurs donné un nouveau président.
«L’année 2023 sera riche en événements et en projets», a résumé le président sortant de «Vivre au Schoenberg», Maxime Meyer, lors des assises générales de l’association. Parmi les nouveautés, il a signalé entre autres la récente organisation d’un apéritif à l’attention des nouveaux habitants de ce quartier qui, pour rappel, héberge plus de 10'000 habitants. «Avec une trentaine de participants pour sa toute première édition, cette rencontre a permis de présenter les activités et les richesses du Schoenberg, notamment au cours d’une promenade, et elle a suscité des échos très positifs. Nous espérons donc reconduire cette opération à l’avenir en essayant de mettre encore plus l’accent sur la communication», commente Maxime Meyer.
Cette manifestation a été organisée en partenariat avec le Centre d’animation socioculturelle (CAS) de l’association REPER et la commune de Fribourg, qui a notamment fourni les adresses par le biais du Contrôle des habitants. Depuis peu, la Ville s’attelle à définir les contours de sa future politique des quartiers – inscrite dans son programme de législature 2021-2026 – et de tels apéros sont progressivement mis en place sur tout le territoire communal. «Cet essai est encourageant. De plus, une réunion aura lieu en juin avec les représentants de toutes les associations de quartier pour leur présenter les premières démarches entreprises et réfléchir à la suite à leur donner», a annoncé jeudi la conseillère communale Mirjam Ballmer, en charge notamment de la cohésion sociale. Des initiatives pour faire découvrir les richesses du quartier
Représentante de «Vivre au Schoenberg» dans ce dossier, Susanne Stumpe ajoute que le groupe de travail associé aux démarches concernant la future politique des quartiers de la Ville permet «d’échanger des idées et de chercher des solutions en matière par exemple de recrutement de nouveaux membres au sein des comités des associations». A ce propos, on notera que celui de «Vivre au Schoenberg» n’est pas à plaindre. ««Malgré quatre départs, nous n’avons pas cherché activement de nouveaux membres puisqu’il en reste dix», explique Maxime Meyer. Lui aussi se retire et il cède la présidence à Christoph Allenspach, par ailleurs conseiller général et membre de sa commission d’aménagement de la Ville.
Cet historien de l’art spécialisé en architecture se réjouit au passage qu’une très ancienne demande de l’association, qui date des années 90, soit sur le point d’aboutir. La route de la Heitera devrait enfin être partiellement fermée à la circulation et dédiée à la mobilité douce pour des questions de sécurité et de qualité de vie. Le Conseil communal doit encore formellement se prononcer mais le projet est ficelé. Dans le cadre de la renaturation globale de la ville, le nouveau président imagine par ailleurs que l’on «ne se contente plus de surfaces engazonnées ou vaguement arborisées mais que l’accent soit mis sur la biodiversité comme cela s’est fait dans certains jardins exemplaires, dont celui communautaire de Préfleuri, pour qu’on y voit aussi des fleurs, des abeilles et des oiseaux. Des balades pourraient ainsi être organisées d’un espace vert à un autre pour sensibiliser le public.»
En 2023, la fête de quartier sera en outre très intense. «Nous avons décidé de regrouper sur un même week-end plusieurs événements comme le Festival des charrettes, le Mercado et le traditionnel pique-nique annuel», explique Pauline Wyssa, animatrice au CAS du Schoenberg. Du vendredi 7 au mardi 11 juillet, le riche programme comprendra entre autres un rallye festif et intergénérationnel, un marché convivial, un festival musical et un petit open air de cinéma. «Comme pour le Mercado, qui se tient désormais plusieurs fois par an, l’idée de cette fête étoffée est d’attirer également des personnes qui n’habitent pas le quartier», relève Maxime Meyer. Des locaux dédiés aux jeunes et aux aînés
Présenté lors de l’assemblée générale de l’année passée, un autre projet est par ailleurs à bout touchant: le local autogéré par et pour les jeunes. Pauline Wyssa annonce l’ouverture imminente de cette structure. «Les travaux ont été effectués par un groupe très motivé et vachement impliqué qui a notamment créé et équipé un local de musique en allant chercher des fonds pour financer le matériel, explique-t-elle. Depuis le lancement de l’idée en automne 2021, ses initiateurs ne se sont jamais découragés. Aujourd’hui, tout est prêt. Des discussions ont même eu lieu avec la police de proximité, les concierges et des animateurs. Ce local de musique sera probablement inauguré officiellement à la rentrée prochaine.»
Après les ados de 13 à 17 ans, lors des soirées «MidnightsSports» qui remportent un franc succès depuis 2020, avec en moyenne une quarantaine de participants, le Schoenberg planche en ce moment sur un projet «MiniMove» visant à faire bouger les tout-petits jusqu’à l’âge de 4 ans dans les halles de sports du quartier. «Trois dates sont à l’étude et le budget doit encore être approuvé par la Ville de Fribourg», relève Mirjam Ballmer. Une bibliothèque pour l’école francophone est également en projet, avec le soutien du programme «Paysage éducatif».
Enfin, les aînés du quartier ne sont pas oubliés. L’ancien Café Procope, aux Vieux-Chênes, qui est actuellement désaffecté, devrait être mis prochainement à leur disposition pour des activités communautaires. «Le bail n’est pas encore signé mais on espère concrétiser ce projet cette année encore», informe la conseillère communale en charge de la cohésion sociale. Pro Senectute Fribourg a par ailleurs lancé un projet intergénérationnel visant à intégrer une à deux fois par semaine des seniors dans les salles de classes. Les aînés du Schoenberg ont reçu un courrier à ce propos dans le courant du mois d’avril.
Melting popote mettra les cuisines du monde à l’honneur Par ailleurs, en cette année où Fribourg a été désignée Ville suisse du goût, quel autre quartier que le Schoenberg – où sont réunies une centaine de nationalités – aurait pu accueillir une manifestation mettant les cuisines du monde à l’honneur? C’est donc sur le parking de la Heitera que «Melting Popote» posera ses marmites du mardi 30 mai au dimanche 3 juin. Cette cuisine mobile et multiculturelle, agrémentée d'un bistrot de 30 places, proposera au public des ateliers culinaires ainsi que des repas conviviaux. «Okra, nuoc mam, bacalhau ou harissa: ces ingrédients exotiques se retrouveront sous la même tente durant une semaine et feront bouillir Fribourg au gré des saveurs lointaines», promettent ses organisateurs, la Ville de Fribourg, le bureau Frinat et le bistro itinérant Chez Paulette. «Cerise sur le pastéis (Ndlr: pâtisserie emblématique du Portugal): un buffet final gargantuesque, rassemblant les délices des différents continents servis durant la semaine, sera ouvert à la population le samedi 3 juin. Les personnes voulant faire découvrir les spécialités de leur pays pourront également apporter leur plat le jour même.»
Dans le même ordre d’idées, l’association REPER – très active dans le quartier du Schoenberg – planche sur un projet qui pérenniserait de tels échanges culinaires multiculturels. «Dans le cadre de nouvelles construction prévues à l’avenue Jean-Marie-Musy, nous avons contacté les futurs propriétaires pour envisager des locaux communautaires à cet effet au rez-de-chaussée des immeubles par exemple ou même à l’extérieur», dévoile Pauline Wyssa. En attendant, elle a rappelé le pique-nique multiculturel organisé vendredi au Schoenberg dans le cadre de la Fête des voisins.
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