Actif dans le commerce de détail, la restauration et l’immobilier (Suard, Pause-Café, Xpresso-Café, Restoshop), le groupe fribourgeois coté en bourse - 400 employés et 42 points de vente - a enregistré un chiffre d’affaires à la hausse en 2022 (+17,8%). Toutefois, «le résultat opérationnel est sous pression en raison de l'augmentation des prix et de la baisse des marges», précise-t-il dans un communiqué diffusé mardi soir. Par ailleurs, deux projets de transformation de tea-room en ville de Fribourg ainsi que le projet de Fribourg-Centre B et du parking de liaison sont toujours bloqués.
Comparé à l’année précédente, le chiffre d’affaires consolidé du secteur commercial de Villars Holding (Suard, Pause-Café, Xpresso-Café, Restoshop), s’est amélioré de 17,8% et a atteint 72,9 millions de francs. En incluant le secteur immobilier et le poste «autres produits d'exploitation», le total des recettes s’est élevé à 78,6 millions, en progression de 14.4%.
Après une année 2020 où le groupe basé à Givisiez avait vu le chiffre d’affaires de son secteur commercial plonger de 34,4% pour atteindre les 59,5 millions de francs, il s’était repris l’année suivante. Son chiffre d’affaires avait progressé de 4,1% pour atteindre 61,9 millions de francs. En incluant le secteur immobilier et les autres sources de revenu, le total des produits d’exploitation s’était élevé à 68,7 millions de francs, en progression de 6% par rapport à 2020. Le bénéfice net avait même augmenté de 162,4% pour s’établir à 1,67 million de francs.
Une augmentation de 11,2% pour Restoshop En 2022, la société Restoshop SA, qui exploite des shops et des stations-service sur les axes routiers et autoroutiers de Suisse, a réalisé un chiffre d’affaires de 51,2 millions de francs, en progression de 11.2% par rapport à l’exercice précédent.«Cette progression s’explique principalement par l’appréciation des prix des carburants et par l’évolution positive des ventes shops», explique le groupe basé à Givisiez.
Impactés par la guerre en Ukraine, les conflits géopolitiques au Moyen-Orient ou encore la hausse des coûts du transport et du fret, les prix des carburants ont dépassé les précédents records de juillet 2008. Chez Restoshop, ils ont bondi de 25,3% sur une année. Le prix moyen au litre est passé de 1,66 à 2,08 francs en 2022. Le chiffre d’affaires «Essence» a grimpé de 13.4% par rapport à 2021, s’élevant à 25,6 millions.
L'an passé, la société Restoshop SA, qui exploite des shops et des stations-service sur les axes routiers et autoroutiers de Suisse, a réalisé un chiffre d’affaires de 51,2 millions de francs, en progression de 11.2% par rapport à l’exercice précédent.«Cette progression s’explique principalement par l’appréciation des prix des carburants et par l’évolution positive des ventes shops», explique le groupe basé à Givisiez. Au contraire, les litres vendus ont nettement reculé de 8,9% pour s’établir à 12,3 millions de litres. Et cela s’explique: «Les réductions des taxes sur les carburants octroyées par la France, l’Allemagne et l’Italie ont rendu le plein d’essence attractif dans ces pays, influençant le comportement d’achat des milliers de frontaliers et de touristes transitant par la Suisse.»
Les magasins ont retrouvé leur niveau d’avant le Covid
La marche des affaires des magasins a été réjouissante: «Elle a dépassé son niveau prépandémique», souligne Villars Holding. Le chiffre d’affaires des shops, y compris les bars, a progressé de 9% à 25,6 millions de francs. La reprise des activités économiques sans restrictions depuis le début de l’année et le retour des touristes expliquent en partie cette hausse. «L’augmentation des prix des biens de consommation a également joué un rôle sur ces résultats sans pour autant que la hausse des prix de l’énergie, des marchandises et des transports ait pu être entièrement compensée. Les marges brutes pour le commerce de détail ont été et resteront sous pression», commente le conseil d’administration.
L’établissement de Bavois a enregistré sa plus forte augmentation grâce à sa transformation en Migros Partenaire, fruit d’un partenariat entre Migros Vaud et Restoshop SA. Ce magasin propose, depuis le 14 avril 2022, un assortiment élargi, constitué d’articles Migros complété par des produits sélectionnés par Restoshop. Ce format hybride permet un service de grande proximité, en adaptant l’offre de manière réactive selon les attentes de la clientèle.
Pause-Café enregistre un résultat négatif
La société Pause-Café, qui gère des bars à café principalement dans les centres commerciaux, a vu son chiffre d’affaires augmenter de 96,9% par rapport à 2021 pour s’établir à 9,5 millions. «Cette forte progression résulte des effets de la pandémie puisqu’en 2021 la branche de la restauration était à l’arrêt pendant plusieurs mois, de fin décembre 2020 à fin mai 2021», reconnaît Villars Holding.
«Le chiffre d’affaires de Pause-Café reste toutefois en-dessous de son niveau prépandémique (-24.8% par rapport à 2019). L’année 2022 a en effet été marquée par un contexte national et international difficile. De plus, le début d’année 2022 était encore affecté par les mesures de restrictions liées à la pandémie de COVID-19 avec notamment le «pass sanitaire 2G » (vacciné ou guéri), qui était encore en vigueur pour la restauration jusqu'au 16 février 2022.» Malgré tous les efforts de la direction et des équipes opérationnelles, la société a ainsi enregistré un résultat négatif de près de 980'000 francs.
Les résultats de Suard sont à la hausse de 11,1%
La boulangerie-pâtisserie-confiserie Suard a réalisé un chiffre d’affaires de 12,4 millions de francs en 2022, en progression de 11,1% par rapport à l’année précédente et dépassant également son niveau d’avant-pandémie de 2019. Le secteur boulangerie, qui a profité des fermetures des restaurants en 2021 jusqu’à fin mai, a vu son chiffre d’affaires légèrement reculer de 1.8% par rapport à 2021. Le chiffre d’affaires s’est toutefois maintenu au-dessus de son niveau prépandémique (+11.3% par rapport à 2019).
Le segment «service-traiteur», incluant les livraisons aux restaurateurs, a profité du retour des manifestations publiques et privées en continuant sa progression de 5.1% par rapport à 2021, restant toutefois en-dessous de son niveau de 2019 (-5.1%). Le concept de boulangerie-drive à Givisiez a vu son chiffre d’affaires reculer par rapport à une année 2021 exceptionnellement propice aux ventes à l’emporter. Mais le chiffre d’affaires demeure nettement plus élevé qu’en 2019. Deux projets de transformation de tea-rooms à Fribourg Par rapport à une année 2021 marquée par les restrictions imposées au secteur, les tea-rooms ont vu leurs ventes reprendre, en 2022, «sans pour autant atteindre une profitabilité suffisante», aux yeux du groupe fribourgeois. «Seul celui de Givisiez a renoué avec 2019 (+0.6%). Moderne, idéalement situé en zone industrielle, proposant une offre de restauration «maison» et variée. Cet établissement a fêté ses 5 ans en novembre 2022», précise-t-il.
A contrario, le traditionnel bar de la Rue de Romont a fermé ses portes, en début d'année, dans l'attente d'un projet de transformation complète, intégrant (bar, tea-room et boulangerie), mis à l’enquête en 2022. En raison des particularités culturelles du site, le projet est en cours d'études auprès des services concernés de la Ville de Fribourg. Un autre projet a été mis à l’enquête en décembre 2022. Il concerne le déplacement du tea-room et de la boulangerie historique de la maison Suard dans le quartier d’Alt. Suard a fêté son 75e anniversaire en 2022 Active dans le développement durable et social depuis plusieurs années, Suard a par ailleurs poursuivi son engagement avec les actions suivantes: «Choix d’un café biologique et équitable, approvisionnement local avec des fournisseurs de la région fribourgeoise, soutien à différentes associations et accueil de résidents du foyer La Colombière à Misery dans son équipe de vente de Givisiez et à l'emballage» énumère Villars Holding.
En 2022, les boulangeries-pâtisseries Suard ont fêté leur 75e anniversaire. Partie d'une petite boulangerie de quartier en 1947, la maison compte aujourd’hui six boulangeries-pâtisseries, un laboratoire de production et trois tea-rooms/bars, à Fribourg, Givisiez et Marly. Suard n’a cessé d’innover pour mieux répondre à l’évolution des besoins des clients: reprises d’établissements, rénovations, développement de produits (chocolats, végétariens, sans lactose, bio, etc.), nouveau laboratoire, ouverture d’un drive, e-commerce et livraisons à domicile. Mais ses valeurs, qui font sa force, sont restées intactes: fabrication artisanale, ingrédients locaux et produits de qualité.
Des projets immobiliers toujours en attente pour Parvico
Parvico SA, qui administre le patrimoine et les projets immobiliers du groupe, a réalisé en 2022 un revenu locatif de 4,65 millions contre 3,21 millions l’année précédente. «Ce revenu locatif s’est substantiellement accru avec la commercialisation des deux immeubles d’habitation du Parc de la Fonderie à Fribourg, relève Villars Holding dans son rapport de gestion 2022. La société mène également divers projets de mise en valeur de terrains ou d’immeubles du groupe :
Fribourg-Centre B et parking de liaison. Des oppositions à la révision générale du Plan d’aménagement local (PAL) de la Ville de Fribourg bloquent encore ce projet.» Par ailleurs, toujours à Fribourg, des discussions sont toujours en cours avec de potentiels intéressés concernant la location et le réaménagement des surfaces disponibles à la route de la Fonderie (qui abritaient anciennement Villars Maître Chocolatier).
Le résultat d’exploitation consolidé (EBIT) de Villars Holding, sans la participation dans Lully .01 SA, s’est réduit de 1.2% se montant à 2,12 millions. Une baisse «principalement due à des chiffres d’affaires insuffisants dans le domaine de la restauration et à l’augmentation des coûts des matières premières et du personnel». Toutefois, la comparabilité des résultats avec l’année précédente est à évaluer avec prudence vu les soutiens étatiques accordés en 2021. Le bénéfice net consolidé de l’exercice (avec Lully .01 SA) a atteint, lui, 1,5 million de francs (-9.4% par rapport à 2021). Le bénéfice par action s’est élevé à 14,48 francs contre 15,99 francs pour l’exercice précédent. Le Conseil d'administration propose de ne pas verser de dividende
Au vu des défis qui attendent le groupe et des insécurités sur les marchés, le Conseil d'administration proposera une fois de plus de ne pas verser de dividende lors de l’assemblée générale ordinaire du 10 mai, qui se tiendra à nouveau en présence des actionnaires. Son président Andreas Giesbrecht se retirera ce jour-là de ses fonctions après 11 ans d’activité. Nicolas Rouge, présent au sein du Conseil d’administration depuis 12 ans, en fera de même.
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