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Le Korso revient avec un K comme Kino

Dernière mise à jour : 20 sept.

Pour la mythique salle obscure du boulevard de Pérolles 15, la pause cinématographique aura duré 14 ans, dont un intermède de quatre ans un peu feu follet à l’enseigne du club Le Shine. Eteints en mai 2010, les projecteurs de cinéma se sont rallumés ce jeudi pour présenter le nouveau documentaire du cinéaste suisse Samir. Outre trois salles qui peuvent se muer en scènes ouvertes, le nouveau Kino Bar Bier Korso – son nom annonce clairement sa vocation bilingue et éclectique – propose également un bar, une pizzeria et… «des fêtes». De plus, la séance ne coûte que 12 francs pour les adultes et 8 pour les enfants.

 
Près de trois ans de travaux et un investissement d'un million et demi de francs ont été nécessaires pour que l'ancien Corso redevienne un cinéma après avoir été une discothèque qui, à défaut de briller, a fini par brûler. Rebaptisé le Korso, le triplex offre une capacité de 400 places.
 

Inauguré en 1948 par Dino Salafa (membre d'une famille qui a lancé sa première salle permanente, le Lux, en 1915 à Bulle) et doté à l’époque d’une salle traditionnelle avec orchestre et balcon, le Corso aura eu plusieurs vies. Après avoir un temps changé de main, il est repris en 1984 par la famille Salafa et il est alors transformé en duplex. Un incendie, le 5 janvier 2005, l’obligera toutefois à une première pause de neuf mois. Le temps de lui permettre de renaître de ses cendres.


Après des travaux chiffrés à quelque 3,7 millions de francs, il rouvre en octobre 2005 avec trois salles «flambant neuves», selon la presse, et trois écrans au lieu de deux. Avec 569 places au total (contre 517 auparavant), le triplex espère alors attirer les foules. La forte concurrence du multiplexe Cap’Ciné ouvert en 2007 avec ses dix écrans et rebaptisé entretemps Arena Cinemas, forcera pourtant le Corso à jeter l’éponge le 30 mai 2010. Moins d’une année après la fermeture du cinéma Alpha, propriété du groupe Cinemotion lui aussi, qui avait pris le relais du célèbre théâtre Le Livio en 1975. Une discothèque qui a brûlé plutôt que brillé


Après six ans de sommeil, le lieu reprend ensuite vie sous la forme d’une discothèque, complétée dans un second temps par un bar à shisha. Même si, lors de son ouverture en mai 2016, l’exploitant euphorique promet que son club va briller de mille feux et révolutionner les nuits fribourgeoises, Le Shine fait finalement long feu.


Déjà moribond après quatre ans et menacé par les plaintes du voisinage, il s’éteint définitivement après... un nouvel incendie survenu dans la nuit du 20 au 21 janvier 2020. Un sinistre vraisemblablement provoqué par «un dégagement de chaleur dû à un problème de réfrigérateur», communique à l’époque la Police cantonale. L’immeuble avait dû être évacué mais, par chance, aucun blessé n’avait été déploré. Une offre complémentaire à celle des autres cinémas Aujourd’hui, le Corso renaît pourtant une fois de plus de ses cendres. Avec un K, comme Kino, sur sa devanture, il affiche clairement son ambition bilingue. Ses promoteurs Laurent Toplitsch, Thierry Spicher, Sebastiano Conforti et Christian Ströhle – tous actifs professionnellement dans le milieu du cinéma en Suisse – misent aussi sur l’éclectisme: du blockbuster au film d’art et d’essai en passant par la fiction, le documentaire, le film d’animation et le «nanar» auquel des soirées seront dédiées.



Le Korso, qui se donne pour objectif de mélanger les genres, «n’affiche pas d’ambition officielle en termes de fréquentation. Son offre se veut complémentaire à celle des autres cinémas et il n’y aura donc pas forcément de concurrence directe», expliquait ainsi Christian Ströhle, responsable de la programmation, en juin dans «La Liberté». Le public germanophone, dont les milliers d’étudiants alémaniques présents à Fribourg, est particulièrement visé.


Capacité totale de 400 places et 3 scènes ouvertes

Les travaux de rénovation auront duré trois ans et coûté un million et demi de francs. Avec ses trois salles rebaptisées Michel Ritter, Heleen Wubbe et Catillon, le Korso dispose d’une capacité totale de 400 places. Certains fauteuils ont en effet été sacrifiés pour pouvoir aménager des scènes ouvertes devant les écrans. De quoi organiser des conférences, des stand-up et j'en passe. Dans le bar du rez, sur certaines tables, des tapis attendent en outre les amateurs de jass et autres jeux de cartes. Juste pour démontrer, peut-être, que le Kino Bar Bier Korso a plus d'un atout dans sa manche.

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