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Le dossier de l’auberge de jeunesse de Fribourg sort de sa phase de sommeil

Dernière mise à jour : 7 avr. 2023

Six ans et demi après la fermeture de la structure parahôtelière, la Ville n’a toujours pas trouvé de solution de remplacement. Toutefois, «grâce à un partenaire privé, le projet a été relancé et plusieurs pistes sont à l’étude en ce moment», a révélé le vice-syndic Laurent Dietrich mardi soir, répondant à deux conseillers généraux qui s’interrogeaient à ce sujet.

Jean-Thomas Vacher, chef du groupe Le Centre/PVL

La question revient régulièrement sur le tapis au Conseil général de Fribourg: «Où en est le dossier de l’auberge de jeunesse de Fribourg qui a définitivement fermé ses portes le 31 octobre 2016?» Mardi soir, lors de la séance de relevée du parlement communal, c’est Jean-Thomas Vacher (Le Centre), appuyé par sa collègue de parti Valérie Kohler, qui a interpellé l’exécutif à ce propos. Le sort de cette structure parahôtelière a déjà fait l’objet d’un postulat de François Miche (PS) et Guy-Noël Jelk (PS), en 2019, puis d’une question d’Anne Butty Revaz (Le Centre), en 2021, sans que le dossier progresse puisqu’il ne figure même pas dans le programme de législature 2021-2026. Du coup, Jean-Thomas Vacher s’interroge: «Le Conseil communal est-il prêt à s’engager financièrement pour ce projet en faveur de la promotion de la ville en termes d’image et d’accueil?» «Un modèle de nuitées pourrait augmenter l’attractivité de notre cité» Pour rappel, l’auberge de jeunesse de Fribourg a dû cesser ses activités à la rue de l’Hôpital 2, il y a une demi-douzaine d’années, parce que la Ville de Fribourg, propriétaire de ce bâtiment du 17e siècle, cherchait à y reloger une partie de son administration communale. Présente pendant 28 ans au cœur de la capitale cantonale, entre la gare et l’université, cette offre d’hébergement à bas prix proposait alors 77 chambres très prisées par les jeunes en formation et les familles. Elle générait 9200 nuitées par an en moyenne, avec un taux d’occupation de près de 50%.

A la rue de l'Hôpital 2, où elle a proposé 77 lits pendant 28 ans, l'auberge de jeunesse de Fribourg a définitivement fermé ses portes le 31 octobre 2016 pour laisser la place à des services de la Ville, qui est propriétaire de ce bâtiment du 17e siècle.

«Ce modèle de nuitées pourrait largement augmenter l’attractivité de notre cité et répondre à des besoins tant au niveau économique que social», estime Jean-Thomas, qui s’inquiète que le dossier soit tombé en léthargie depuis 2016, d’autant plus que la fermeture de la structure était connue depuis 2012 déjà. «Une auberge de jeunesse est une nécessité pour Fribourg, où la problématique du manque de chambres d’hôtel accessibles est toujours plus importante et préoccupante», souligne l’élu centriste en relevant au passage que, selon le 19h30 du 28 février, la demande n'a jamais été aussi forte pour les auberges de jeunesse en Suisse. «Elles attirent une nouvelle clientèle, notamment grâce à des prestations plus haut de gamme aux prix très concurrentiels, explique la RTS. Le dernier bilan annuel fait ainsi état d'un chiffre record de plus de 750'000 nuitées.» Des pistes sont à l’étude dans le Bourg et au centre-ville La réponse du vice-syndic Laurent Dietrich (Le Centre) laisse présager d’une issue favorable dans ce dossier. «Actuellement, concernant l’auberge de jeunesse, nous avons un partenaire privé avec lequel nous collaborons sur ce projet, a-t-il annoncé. Je ne peux pas encore en dévoiler le nom, mais je vous assure que ça travaille fort.» Notre partenaire a déjà des contacts étroits avec l’Etat dans le Bourg ainsi qu’avec un couvent du centre-ville pour ne citer que deux actions menées actuellement.»


Laurent Dietrich, vice-syndic.

«Pour ce qui est des besoins hôteliers en général, c’est une thématique que la Ville a pris à bras le corps il y a environ une année et demie, poursuit Laurent Dietrich. L’Agglo – qui a bien voulu reprendre ce sujet qui implique toute la région, vient de nous présenter les résultats d’une étude à ce sujet et elle a constitué un comité de pilotage (Copil), avec notamment des représentants de l’hôtellerie et du tourisme, pour poursuivre les travaux et trouver des mesures.» De son côté, la ville est en train de faire une étude sur les parcelles et les PAD (Ndlr: plans d’aménagement de détail) sur lesquels pourraient s’implanter des hôtels. «Nous essayons d’activer tous les leviers possibles pour débloquer la situation. Le plus efficace, c’est évidemment la maitrise foncière. Mais là, nous sommes limités», conclut le vice-syndic. «Fribourg a perdu environ 200 chambres d'hôtel ces deux dernières années» Dans une question adressée le 5 avril 2022 au Conseil communal, le chef du groupe PLR David Krienbühl, par ailleurs secrétaire de l’association Fribourg Hôtels, s’était déjà inquiété du fait que «Fribourg a perdu environ 200 chambres d'hôtel ces deux dernières années». Une situation alarmante pour le tourisme et les voyages d'affaires mais aussi péjorante pour l’attractivité de la ville et plus largement du canton. «Que faites-vous concrètement pour endiguer cette hémorragie?», demandait-il alors à l’exécutif. «La situation est assez grave pour que l’on s’en préoccupe depuis un certain nombre de mois, lui avait répondu ce dernier. Nous avons eu des signaux alertes notamment de la part de représentants de l'Université, mais aussi d'autres organisateurs de manifestations en ville de Fribourg ou dans le Grand Fribourg qui constatent qu'avec la disparition d'un nombre important de lits d'hôtellerie, l’offre hôtelière n’est plus suffisante.»

En raison entre autres de la fermeture du NH Hotel, aux Grand-Places, la ville Fribourg manque cruellement de lits.© HRS

Cela dit, une réponse simple et immédiate à cette problématique complexe n’avait pas pu être apportée à l’époque. «Il est clair aussi qu’une collectivité publique, notamment une municipalité, n'a pas pour mission première de construire et d'exploiter un hôtel. Elle peut tout au plus être facilitatrice pour sa réalisation, avait précisé le Conseil communal. Nous sommes actuellement en train de poursuivre ces réflexions, tant avec l'Agglo qu'avec la Préfecture et nous espérons pouvoir trouver des pistes pour faciliter l'installation rapide d'un ou de plusieurs hôtels nouveaux. Encore une fois, sans les investisseurs et les exploitants privés de ce marché-là, rien ne pourra se faire.»

La caserne de la Poya pourrait-elle faire l'affaire?


«Et pourquoi ne pas profiter de la caserne désaffectée de la Poya – proche du centre-ville, d’une gare et d’un arrêt de bus – pour y installer une auberge de jeunesse?» A cette question dernière posée par Jean-Thomas Vacher, la conseillère communale Andrea Burgener Woeffray répond qu’«elle est propriété de l’Etat et qu’aujourd’hui c’est aussi une zone militaire qui n’apparaît même pas encore dans le PAL (Ndlr: plan d’aménagement local). Donc, c’est seulement le jour où le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) renoncera à exploiter la caserne, que la Ville pourra commencer à planifier ce périmètre». Comme l'a résumé un conseiller général à l'issue de la séance, on n'est donc pas encore sorti de l'auberge...

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