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Le karaoké n’a pas dit son dernier mot en ville de Fribourg

Dernière mise à jour : 16 sept. 2022

Depuis trois ans, le restaurant asiatique Phở Vietnam, sis au boulevard de Pérolles 71, organise chaque fin de semaine une soirée karaoké. Deux autres établissements publics de la capitale proposent également une telle animation: le Mythic, où c’est une véritable institution, et le Tunnel où, depuis 2019, l’association Bouillon de culture programme un karaoké 100% live mensuel. Ce soir, comme tous les vendredis, une fois que la cuisine aura gentiment terminé son service, vers 22h, l’ami de la patronne du Phở Vietnam (prononcez feu Vietnam) troquera son plateau de service contre le micro d’animateur-chanteur. Quand Denis Corpataux a connu Thu Trinh Nguyen, elle avait repris l’ancien Mon chez moi, Le Monche pour les intimes, depuis une année. «Comme j’ai toujours aimé chanter, j’ai eu l’idée d’organiser des soirées karaoké pour animer le restaurant en fin de semaine», explique-t-il. Des soirées karaoké dans une ambiance familiale Denis Corpataux rachète alors le matériel sono de l'un de ses anciens collègues de l’imprimerie Saint-Paul et arbitre de football tout comme lui, Jean-Pierre Klaus, décédé l’automne passé, et il se lance à l'eau. «J’ai encore les affiches des débuts», se souvient-il un brin nostalgique. Certains vendredis, ils ne sont certes qu’une poignée de joyeux chanteurs, dont un noyau de fidèles - Sylvie, Chantal, Eric ou encore Julien - à interpréter les titres de leurs artistes préférés, de Jean-Jacques Goldmann à Gilbert Bécaud, en passant par Céline Dion, France Gall, Francis Cabrel, Alain Baschung et Juliette Gréco, face à l'écran de télévision du bistrot. «On ne cherche pas forcément à faire beaucoup de publicité car les locaux ne sont pas grands et on veut entretenir une ambiance familiale», précise Denis Corpataux.

Au Phở Vietnam, l'ancien Mon chez moi sur Pérolles, les clients poussent la chansonnette tous les vendredis soirs. Les patrons aussi: Denis (en bas à gauche), ici en solo, alors que sa compagne Thu Trinh s'offre un duo avec Philippe, un fidèle du karaoké.

En certaines occasions, comme lors du souper de cagnotte du 1er juillet dernier ou lors du Nouvel An vietnamien (le Têt) à la fin janvier, par exemple, l’établissement fait en revanche salle comble et ils sont parfois plusieurs dizaines de chanteurs à se prendre au jeu, seuls ou en petits groupes. «En cas de forte affluence, lorsque je suis réquisitionné au service, je sais que je peux toujours compter sur de sympathiques clients, comme Philippe ou Francis, pour assurer la régie et l’animation», relève le patron, qui ne manque toutefois jamais de prendre une petite pause pour donner de la voix, sur un air de Johnny de préférence. Une fois sa cuisine rangée, sa compagne Thu Trinh aime également le rejoindre sur la piste pour un petit duo en amoureux ou pour pousser la chansonnette avec des clients. Les soirs où la fréquentation est bonne, la fermeture du Phở Vietnam est alors repoussée bien après minuit grâce aux autorisations de prolongation (de deux heures au maximum). On chante et on danse aussi au Mythic Le jeudi, toujours dans le quartier de Pérolles, c’est au Mythic Club que se retrouvent depuis de longues années les amateurs de karaoké pour chanter jusqu’à 1h30 du matin, en français, anglais, italien, portugais ou allemand, et danser ensuite lors d’une After party avec DJ. La saison chantante y a redémarré hier soir et, depuis que l’ancien animateur Fred a lâché le micro pour reprendre son propre restaurant au tennis de Granges-près-Marnand, c’est Mary qui officie en maîtresse de cérémonie. «Vous chantez sous la douche, en conduisant, en faisant le ménage... par passion ou par plaisir? Vous avez un bel organe... ou pas? Chanteurs expérimentés, prometteurs ou débutants, cette soirée vous appartient. Une soirée sans prise de tête où la chanson est à la fête!», promet ainsi le site internet de la discothèque.


Hier soir également, «le seul et unique karaoké 100% live a fait son retour après la pause estivale». Au Café du Tunnel, dans le quartier du Bourg, «pas de télé et pas d’arrangements pourris, que du vrai!» Chaque mois, dans le cadre des animations proposées par l’association Bouillon de culture, l’établissement de la Grand-Rue 68 propose à sa clientèle de chanter accompagnée par deux musiciens, Julien Painot au piano et Eric Mullener aux percussions, ou simplement d’écouter les prestations de ceux qui osent se lancer sur des morceaux exclusivement francophones de Brassens, Brel, Renaud, Gainsbourg et tant d'autres. L’entrée est libre et les musiciens sont payés au chapeau. Le prochain live est agendé au jeudi 6 octobre. En attendant, vous pourrez retrouver Julien Painot ce samedi 10 septembre de 19h30 à 21h, sur la place du Petit-Saint-Jean, dans le cadre du Festival les Jean. «Comme chaque mois au Tunnel, vous venez chanter et le plus Fribourgeois des Genevois vous accompagne. Painot, piano, panier, painot», précisent les organisateurs de la manifestation sur leur site internet. Et d'ajouter toujours sur une note d'humour: «En 2021 (Ndlr: lors d'une version réduite pour les raisons que l'on sait), son karaoké au piano dans le cadre des Jean avait démarré pied au plancher mais avait dû être stoppé en plein vol. En 2022, Jean fièvre la place jusqu'à pas d'heure.»

AuTunnel, les chanteurs sont accompagnés par de vrais musiciens: Julien Painot au piano et Eric Mullener aux percussions.

D’autres endroits en ville de Fribourg proposent encore ponctuellement des soirées karaoké. C’est le cas notamment du Strap’, l’ancienne Cave de la Rose métamorphosée en café-théâtre il y a trois ans par le journaliste Philippe Ducarroz, qui en a par exemple programmé une le 4 décembre, dès 20h. Ce printemps, le Nouveau Monde, à l’Ancienne Gare de Fribourg, a également invité les spectateurs du Festival international de films de Fribourg (FIFF) à venir chanter à tue-tête lors d’un Karaoké organisé en partenariat avec la RTS.


En revanche, après 16 ans de bons et loyaux services au sous-sol de l’Escale, à Givisiez, où elle proposait également des soirées chantantes, la fameuse Gisèle a définitivement tiré le rideau sur son petit bar, en juin 2019. Mais d’autres, comme Denis, ont pris la relève pour que la flamme du karaoké ne s’éteigne pas de sitôt dans la cité des Zaehringen. Sans mauvais jeu de mot, évidemment, avec la tragédie survenue cette semaine dans un bar karaoké vietnamien, près d'Hô Chi Minh-Ville.


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