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«Mo’Mot est une référence à mon nom de famille, aux mots et à Motown»

La chanteuse Lorène Mosengo Omba Mo'Mot de son nom d'artiste représentera le canton de Fribourg au Plaza à Zurich, le samedi 9 novembre, lors de la finale du concours national CokeSTUDIO Soundcheck. A un peu plus d’un mois de cette échéance, qui la verra se mesurer à trois autres jeune talents du pays, toutes à mettre au féminin, elle nous a accordé une interview. Un pur et délicieux moment de bonheur que la «Gazette de Fribourg» se fait un plaisir de partager avec vous.


Lorène Mosengo Omba, alias Mo'Mot, est à la fois chanteuse, historienne et philosophe. Fan de Motown et des années 70 aussi.

Une question toute bête pour commencer: pourquoi Mo’Mot? D’abord, on ne prononce pas le «t» à la fin. On dit «Momo». Comme «mot» en français. En fait, c’est à cause de mon nom de famille que j'ai opté pour ce nom d'artiste. Comme je m’appelle Mosengo Omba, à l’école, c’était mon surnom «Momo», parce que plus facile à dire et, en plu,s il y a plein de références. Il y a «mot» bien sûr parce que le texte et l’écriture pour moi, dans la musique, c’est hyper important et aussi Motown, un label iconique des années 70, qui ont insufflé presque tout le projet, que ce soit dans le son ou ce qu’on essaie de faire visuellement. Donc, il y a d’abord cette référence à mon nom et ensuite à ces deux piliers que sont le son et l’inspiration. Ton 2e album s’appelle «Réminiscence», à bientôt 27 ans, elle est déjà nostalgique Mo’Mot? Nostalgique, oui, mais dans le meilleur sens du terme. Pas dans le style «c’était mieux avant», parce qu’en fait on ne sait pas. Mais j’ai une formation d’historienne, déjà, et ça m’a toujours un peu fasciné de chercher un peu dans le passé pour comprendre un peu comment notre présent se construit et comment on évolue. J’ai toujours été inspiré par mes souvenirs à moi ou par ceux des autres personnes pour créer de nouvelles choses, toujours en faisant un pont entre passé, présent et même futur et pas une séparation. Réminiscence, cela ne veut pas dire seulement souvenir, c’est vraiment une chose qui est toujours en nous et qui se révèle sans que l’on sache vraiment pourquoi. En plus, j’ai un Master en philosophie, donc «Réminiscence» cela a aussi une grosse connotation philosophique. Tous nos souvenirs, cela plante des graines sans que l’on sache. Par exemple, la première fois que mon père m’a fait écouter un vinyle. Dans ce projet, j’ai donc fait un peu d’archéologie, mais pas forcée. Historienne, philosophe et chanteuse: de ces trois facettes, laquelle, préfères-tu? Franchement, c’est dur! Dans tous les domaines que je fais, j’utilise les deux autres. J’ai de la chance parce que j’ai des passions et des centres d’intérêt qui se recoupent fortement. Je n’ai vraiment pas de préférences. En fait, mes trois facettes s'expriment dans chacune. Parlons du CokeSTUDIO Soundcheck. Contente d’être en finale? J’appréhendais un peu cette phase de sélection parce que tu n’es pas jugée directement sur ton travail. C’est d'abord d’autres types de compétences qui sont mises en avant: fédérer des gens, communiquer, il y a un espèce de «momentum» et c’est vrai que, plus particulièrement en Suisse où la culture du concours ou de la compétition, n’est pas vraiment là et, en plus, j’étais confrontée à des gens qui avaient déjà de grosses communautés sur les réseaux sociaux. Forcément cela fait un petit peu peur car c’était un exercice nouveau pour moi. Fédérer quand on veut faire de la musique à ce niveau-là, c’est un passage obligé, on est plus chef de projet qu’artiste, ou presque. On doit réfléchir à une sorte de campagne électorale ou presque. Trouver une manière de parler qui touche le plus grand nombre et que tout le monde se sente libre. Je suis vraiment contente parce que, maintenant les réseaux sociaux sont hyper importants et, en tant qu’artiste, il faut être d’accord avec ça. Sinon autant arrêter. Il faut utiliser cet outil à prendre comme tel et pas trop prendre au sérieux parfois. Il y a un équilibre à trouver entre la communauté réelle et virtuelle. Avec les statistiques que j’avais sur les réseaux sociaux, par rapport à d’autres candidats, ce n’était pas gagné. Mais j’ai marqué des personnes que j’ai eu la chance de rencontrer dans la vraie vie. C’est donc une victoire sur le fait qu’au final il faut toucher les gens. C’est une fierté pour moi et pour l’équipe d’avoir réussi ce pari. J’ai eu un fort soutien de ma ville, et des médias aussi. Il y a les réseaux sociaux, certes, mais il a toujours les journaux, la radio, la télé. Cela fait partie de la dynamique sociétale. Il y a encore beaucoup de gens qui lisent, écoutent ou regardent. Toucher le public le plus large possible, c’est aussi ce qui m’a permis de passer en finale. Quand on vient du canton de Fribourg, est-ce un avantage ou un inconvénient dans un concours national? S’il faut trouver un avantage, et il y en a beaucoup, c’est d’abord qu’on n’est pas en concurrence avec d’autres candidats de la même région. Pour ceux qui sont un peu chauvins, cela cause moins de problème et, pour ma part, je suis fière de représenter Fribourg. C’un canton rural qui aime beaucoup chanter; j’ai commencé dans une chorale d’ailleurs. J’ai fait partie du Chœur de mon cœur à Estavayer-le-Lac, qui est une expérience qu’on n’oublie jamais. Il y a une offre musicale incroyable dans ce canton. C’est un grand village où il y a une plus grande solidarité. Ce qui est sûr c’est que la finale a lieu à Zurich et qu’il faudra que je révise mon allemand (rires). En même temps, les Alémaniques sont plus ouverts à écouter de la musique en français que les Romands en allemand. Venant d’un canton bilingue, même si je chante en français, je ne me suis donc pas du tout sentie pénalisée. Au contraire. Participer à un tel concours, c’est quelque chose dont tu as l’habitude? Quand je faisais beaucoup de sport, j’aimais la compétition et le fait de me mettre dans une situation d’inconfort. En musique, j’ai un peu moins l’habitude, je n’ai participé qu’à trois concours pour l’instant, dont le Tremplin Suisse», en 2023, et un autre concours organisé par Alessandra Vonlanthen (Ayvee), qui a été un temps ma professeure de chant. Dans «The Voice», par exemple, même si c’est évidemment une super vitrine, il peut y avoir une autre atmosphère, un  côté bête de foire dont je ne suis pas fan. Ce n’est donc pas forcément un moyen, un tremplin que j’ai envie d’utiliser plus que cela même si j’y réfléchirai à deux fois si on me fait une telle proposition. Dans ce concours de talents suisse, ce qui est intéressant, c’est que l’on ne nous juge pas seulement sur le potentiel artistique, mais également entrepreneurial. Est-ce que l’artiste qu’on va soutenir est prêt à mener son projet à terme au niveau «business» aussi? Et en fin de compte, s’il y a plus fort que nous – c’est le jury qui en décidera –, ça nous donne la niaque et l’envie de retourner bosser. Je n’aurai aucun regret.

Mo'Mot avec son producteur Jay Vonlanthen, l'un de ses principaux soutiens dans le cadre du CokeSTUDIO Soundcheck.

Le CokeSTUDIO Soundcheck, c’est quand même une super vitrine? Oui, c’est une performance de 20 minutes qu’il faut présenter le 9 novembre, au Plaza à Zurich, devant le jury d’un calibre qu’il n'est pas souvent permis d’avoir l’occasion de rencontrer. Il y a par exemple la directrice de Sony Music en Suisse et le directeur de son département musique, des professionnels qui sont dans le milieu depuis très longtemps et qu’il est donc intéressant et enrichissant d’impressionner même si l’histoire nous a démontré que n’est pas généralement le gagnant – ou la gagnante en l’occurrence puisque les quatre finalistes sont des femmes – qui repart avec la meilleure opportunité de carrière après. C’est une chance rare de pouvoir présenter son travail devant ces gens-là et d’avoir pu déjà bénéficier d’un coaching avant la finale et d’avoir des retours de professionnels. C’est une opportunité que je ne voulais pas laisser passer. Le plus gros du travail a donc déjà été fait même s’il y a encore un show à préparer. Mais la musique, c’est quelque chose qu’on sait faire.

Pour un artiste, l’encadrement c’est aussi important que le talent finalement? Ce concours est une bonne piqûre de rappel. On parle souvent de l’artiste en solo, mais c’est en fait tout un travail d’équipe, on ne fait rien tout seul. Dans mon projet, j’ai toujours voulu m’entourer de personnes de qualité et j’ai eu la chance de collaborer avec des gens comme Jay, mon producteur, qui me permettent d’avancer plus vite et mieux car j'ai soif d'apprendre. Ce sont tous de ges gens talentueux et travailleurs qui sont dans leur domaine depuis des années. Le statut d’artiste couteau suisse est admirable, mais il ne s’apprend qu’avec le temps. Autour de moi, il y a aussi Ayvee pour les arrangements et les chœurs, Christelle mon autre choriste, Léo à la basse et l’ingénieur du son Eric ainsi que Dan et Dylan pour les photos et vidéos notamment. On a tous fait de notre passion un travail, plus ou moins à mi-temps. Je ne rêve pas forcément de Zénith, je voudrais juste qu’on puisse tous vivre et manger grâce à ce projet. C’est mon objectif. > Mo’Mot vous invite à vivre la suite de ses aventures sur Instagram: @momot_lorene

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