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"Quand je viens à Fribourg, j'ai un peu l'impression de rentrer chez moi."

Dernière mise à jour : 26 août 2022

Chaleureusement accueillie par le public, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga est venue fêter lundi le 1er Août avec la population de la ville de Fribourg aux Grandes-Rames. Une cité où elle est bien connue pour y avoir habité près de la Tour Henri (construite au tout début du XVe siècle), étudié, puis enseigné et donné des concerts. «Quelle joie d’être avec vous en ce jour de fête nationale», s’est-elle d’emblée réjouie, peu après son arrivée sur l’estrade.

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga s'est volontiers prêtée au jeu des dédicaces. «A l’époque, j’ai notamment été organiste de l’église Saint-Jean où j’accompagnais le chœur, juste en face de nous, de l’autre côté de la Sarine. Que de frissons et de délices!», s’est-elle ainsi remémorée au début de son allocution. «Simonetta Sommaruga a aussi siégé durant cette période au sein du conseil général sous les couleurs du parti socialiste. Madame la conseillère fédérale, vous aviez prouvé à l’époque déjà que vous étiez une femme de grand format, sensible à la détresse, en vous engageant notamment au sein de l’association Solidarité Femmes», a rappelé en outre la conseillère communale Andrea Burgener dans sa présentation de l’oratrice de la soirée.

Amoureuse de la ville de Fribourg et des trains Lors de son discours alternant le français et l’allemand, qui a été brièvement interrompu par un militant de «Renovate Suisse», hué par la foule, la conseillère fédérale en charge Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a d’emblée mis l’assistance dans sa poche: «Quand je viens à Fribourg, j’ai un peu l’impression de rentrer chez moi, de retrouver une part de ma «heimat» (ville natale ou d’enfance). Plus jeune, j’ai vécu ici pendant plus de sept ans, à l’âge où l'on forge sa personnalité.»

Au début de l'allocution, un militant de Renovate Switzerland a tenté d'attirer l'attention. Il a été hué par le public et évacué par le service d'ordre.


A l’époque, Simonetta logeait près des rails: «Je passais alors énormément de temps au piano et le bruit des convois – j’en ai compté jusqu’à 200 par jour - était parfois tellement fort, que je ne m’entendais plus jouer.» Pourtant, son amour du trafic ferroviaire n’a pas souffert de cette cohabitation. bruyante. Au contraire: «En tant que ministre des Transports, j’apprécie de me déplacer en train en Suisse comme à l’étranger, a-t-elle souligné. En septembre 2020, lorsque je suis allé en visite présidentielle à Rome en Frecciarossa, le TGV italien, les services de sécurité ont d’ailleurs été interloqués de devoir accueillir la présidente d’un Etat voisin à la gare. Le train, pour moi, c’est le lieu de rencontres improbables, une sorte de salon où l’on prend le pouls du pays.» Et d’ajouter: «Quand je suis allé en Ukraine, en 2020, le président Volodymyr Zelensky m’a confié sa volonté de renforcer le rail. Il me disait que les trains sont cruciaux pour le développement économique, mais aussi pour la cohésion du pays. Que les gens doivent pouvoir se rendre visite. C’était avant que la guerre ne chamboule les perspectives.» La volonté de n’oublier aucune région A la tribune, Simonetta Sommaruga a relevé que les crises révèlent l’état de nos infrastructures. «Le Conseil fédéral veille à ce que la population dispose d’une infrastructure qui fonctionne bien en Suisse. Nous n'investissons pas seulement dans les centres, mais dans tout le pays. Cette volonté de n’oublier aucune région est inscrite dans l'ADN helvétique. Dans chaque recoin du pays, la population doit avoir accès aux infrastructures nationales pour pouvoir participer à la vie économique et sociale. Cela ne vaut pas seulement pour le réseau ferroviaire, mais aussi pour les routes nationales et les télécommunications. Et pour l’approvisionnement en énergie, bien sûr.»

"En étant au cœur de l’Europe, nous ne pouvons pas jouer les électrons libres", estime la socialiste.


A ce propos, l’élue socialiste estime que «le tournant énergétique est à notre portée. Même s’il faudra peut-être serrer les dents à certains moments et rogner un peu sur notre confort cet hiver». Nous avons trop longtemps tablé sur le fait que nous pourrions en tout temps importer du pétrole ou du gaz.» Selon Simonetta, la guerre en Europe et la crise énergétique qu’elle a provoquée, révèlent la vulnérabilité et la dépendance de notre pays. Prônant la solidarité, elle a appelé à renforcer la relation avec les voisins: «L’Europe est notre meilleur allié lorsqu’il s’agit de défendre la démocratie et la liberté. C’est clair, en étant au cœur de l’Europe, nous ne pouvons pas jouer les électrons libres, car nous sommes étroitement en lien avec les pays voisins. A l’heure de l’électrochoc, la solidarité est capitale. Elle est une voie à deux pistes, pas un sens unique.» La crise actuelle peut aussi être une chance «Nous pouvons – et nous devons – produire beaucoup plus d'énergie dans notre pays. A savoir les énergies renouvelables, qui sont aussi une réponse à la crise climatique, souligne la conseillère fédérale. Je n'ai pas à vous le dire en ville de Fribourg. Votre politique énergétique est déjà exemplaire. Et c'est pourquoi vous avez obtenu l'étalon-or du label «Energy City» – le prix Nobel de politique énergétique, pour ainsi dire.»

Selon les organisateurs, quelque 1500 personnes sont venues fêter le 1er Août aux Grandes-Rames. Aux yeux de Simonetta Sommaruga, «la crise actuelle peut aussi être une chance en quelque sorte. Il y a 100 ans, la Suisse était très dépendante du charbon. Elle a alors misé sur l’énergie hydraulique en faisant courageusement de gros investissements dont nous profitons encore. En dix ans seulement, la Suisse a électrifié la moitié du réseau de chemin de fer. Aujourd’hui, nous sommes encore infiniment reconnaissants à nos ancêtres d’avoir fait tout ça pour nous.» Aujourd’hui, c’est à notre tour: «J’en suis persuadée : nous avons non seulement le savoir, mais aussi la volonté d'assumer notre responsabilité envers les générations futures. Prenons les choses en main et veillons à que la Suisse ne laisse pas passer le train.» Lundi soir, dans le quartier de la Neuveville à Fribourg, la fête nationale qui a réuni quelque 1500 personnes a été animée par le groupe Jmnj, La Landwehr et l’artiste Jan Himself. Du côté des stands, saucisses et raclettes étaient évidemment de la partie.







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